Cassius Clay versus Muhammad Ali

Depuis hier, nous avons droit à une série de panégyriques consacrée au boxeur Cassius Clay, alias Muhammad Ali, décédé au terme d’une longue et douloureuse maladie de parkinson. Infatigable militant des droits civiques, critique intransigeant de l’Amérique blanche, plus grand boxeur de tous les temps etc … Remettons, voulez-vous, les pendules à l’heure.
Cassius Clay est un gosse des banlieues pauvres des Etats-Unis, celles qui sont peuplées d’afro-américains comme on dit aujourd’hui et qui sont aussi, misère oblige, affreux ! Comme tous les gosses, il rêve de devenir riche et comme il ne va pas beaucoup à l’école, mais pratique plutôt la castagne, il fait du sport, la boxe en l’occurrence. Et il est bon. Il ne fait pas de cadeau à ses adversaires, il les écrase et les insulte au passage ! Il devient bien vite champion. Il surclasse les autres par sa technique, certes, mais aussi par la vitesse et cette haineuse détermination à éliminer tout ce qui se dresse sur sa route.  Le mot est lâché : haine. Le ressentiment de Cassius de n’être pas un gosse blanc né dans un beau quartier bien propre et ayant des manières s’exprime par les poings. D’abord contre les autres noirs qu’il traite de « négro »  et de collabo des blancs et contre tout ce pays qu’il récuse.
Il change de religion et veut que désormais on l’appelle « Muhammad Ali ». Il dénonce, ce faisant l’esclavage des planteurs blancs, mais oublie que les « nègres » furent soigneusement raflés par d’autres nègres africains et vendus à des marchands arabes qui revendirent ce « bois d’ ébène » aux blancs. Il dénonce aussi la condition des afro-américains aux Etats-Unis, tous, selon lui, des laissés pour compte dans cette société de l’abondance et de la liberté d’entreprendre. Il n’a pas tort. Nous ne savons ce que nous aurions fait à sa place, mais qu’il se révolte contre la condition des nègres aux Etats-Unis est assez normal. A vrai dire, il y va d’un problème qui n’est pas seulement lié à l’esclavage du passé mais aux structures mentales qui différencient la majorité blanche, qui donne le ton dans ce pays, de sa minorité noire.  Il refuse de servir aux Vietnam, ce qui lui vaut une déchéance du titre de champion du monde et y va en continu de ses imprécations contre les  blancs, leurs mœurs, leur racisme, leur égocentrisme e tutti quanti. Réalise-t-il qu’il est, ce faisant, le  thuriféraire d’un racisme anti-blanc ? Certainement que oui ! Mais il s’en fiche, le racisme anti-blanc  est légitime, il le sait, alors pourquoi se gêner ?
Qu’il soit raciste, on ne va pas le lui reprocher. Nous aussi, nous ne nous battons pas la coulpe pour les « exactions » des blancs. La vie est ainsi faite que certains s’imposent et d’autres subissent. Mais nous ne pensons pas qu’il y va d’une couleur de peau, mais plutôt d’une faculté d’adaptation au milieu ambiant et puis, il y a des faibles et des forts, des intelligents et des demeurés, c’est ainsi. Faut-il mépriser les demeurés et réduire en esclavage les moins doués ? Bien sûr que non. Le fort ne l’est vraiment que s’il guide et protège le faible.
Dans ces conditions, Cassius Clay, plutôt que de devenir muslim, pourquoi n’est-il pas retourné en Afrique, là où se trouvent ses racines ? La voilà, la bonne question !
Et la réponse est tragique : il n’en a plus de racines, Cassius !
D’où vient-il vraiment ? Il ne le sait, de plus il est mâtiné de blanc,  cela se voit. Il n’a jamais  connu que la soumission aux blancs. Pour s’élever il aurait dû se blanchir. Ce qu’a fait un Obama. Lui, intellectuellement il ne pouvait concevoir cette mutation. Alors il s’est servi de ses poings. Avec succès …
Se couper de ses racines, rien de pire. Et c’est précisément ce que veulent faire aujourd’hui les excellences qui nous gouvernent inspirés par une idéologie mortifère qui nous voit en métis dans les années qui viennent. Le racisme est la préservation du lien ancestral qui nous  rattache à ce que nous fûmes, gage de ce que nous serons. Rien de plus, rien de moins. Il y a une spécificité blanche et aryenne comme il y en a une bantoue, han, japonaise, coréenne ou amérindienne. Le nier, c’est nier le blanc et le noir, la nuit et le jour, la lune et le soleil. Le drame de l’esclavage c’est d’avoir annihilé  la structure mentale des « bois d’ébène ». Et ces dernières ne se remplacent pas comme de vulgaires piles. Il faut des siècles et siècles pour qu’elles mûrissent. Mais ceci est une autre histoire.
Cassius Clay, alia Muhammad Ali, était un bon boxeur.

 

 

Laisser un commentaire