Macron,  » le Stagiaire ».

Macron « Le Stagiaire », voilà comment Franz-Olivier Giesbert qualifie le plus haut magistrat de France. Il ne connaît pas le job, surenchérit-il, sévère, mais lucide. Stagiaire, le président ? Certes, mais aussi détesté comme aucun de ses prédécesseurs ne le fut. Et puis, y-a-t-il encore un pilote dans l’avion France ? on peut en douter. Voyez le, il ne peut prendre la parole sans se faire chahuter et, incapable d’assumer qu’il n’est pas aimé, remet le couvert et parcourt la campagne au rythme des casseroles qui tintinnabulent comme de folles cloches. Samedi, il devrait être présent à la finale de la coupe de rugby, quatre-vingt mille spectateurs qui ne se priveront pas de le conspuer. Ambiance.
L’enfant gâté ne réalise pas, ne veut pas réaliser, le capital de haine qu’il suscite et que son arrogance chronique alimente. Si sa réforme a été aussi mal accueillie, il concède que c’est un peu de sa faute, qu’il aurait dû plus s’impliquer. Comprenez : mes ministres sont nuls et la première tout particulièrement.
En attendant, il essaie de détourner l’attention des médias en procédant à une opération anti-immigration clandestine à Mayotte, ce qui fait l’affaire de son ministre Darmanin qui louche sur le poste de Mme Borne. A ce propos, Michel Onfray faisait remarquer qu’il était sans doute plus facile d’agir à Mayotte qu’en Seine-Saint-Denis et autres territoires perdus de la république. Mais à Mayotte les choses ne vont pas comme il le souhaite; un tribunal, en référé, suspendant, l’évacuation de tout un quartier clandestin et les Comoriens refusant de recueillir leurs compatriotes expulsés du département français. L’autorité de l’État, les choses étant ce qu’elles sont, est battue en brèche.
Toujours dans la veine de l’immigration, Macron décide qu’un seul texte traitera du même sujet ; d’une part une régularisation des sans-papiers qui travaillent et, de l’autre, une révision du statut de réfugié et des reconduites à la frontière. Texte que certains députés de la majorité venus de la gauche menacent de ne pas voter et que le Rassemblement National pourrait agréer « dans l’intérêt supérieur de la France ». Macron soutenu par Marine Le Pen, une première !
Comment cela va-t-il se terminer ? Le président demande cent jours pour améliorer le climat et s’imagine qu’ils lui donneront une majorité, calmeront la colère des Français et que tout reprendra comme avant. Il se trompe, le premier mai est proche, le festival de Cannes menacé de chahut tout comme le tour de France, les travaux pour les jeux olympiques de grèves sauvages. Bref, le « temps des casseroles » comme en écho à celui des cerises de jadis.
Il y a quelque chose de pourri dans la république françoise, qui est-ce ?

Ordre et chaos

oComment se préparer et réagir à une catastrophe naturelle en voyage

Je jouissais de la vie et je ne la trouvais pas bonne. C’est Elise Jouhandeau qui écrit cette phrase qui fait pendant à celle de Pessoa : La vie est un mal qu’il faut savoir savourer. Ces deux-là ont lu Nietzsche: Si la terre est une peau, l’homme est sa maladie. Lequel a médité de Maistre : Le mal a tout souillé et l’homme entier n’est qu’une maladie. Cioran renchérit, ce qui n’est pas étonnant de sa part : L’histoire de l’homme a commencé par une chute.
Pour les Grecs, l’ordre est un état naturel que bouleverse le chaos. Ce dernier naît juste  avant Gaïa, la déesse-mère, souveraine de la Terre. La symbolique est évidente : il appartient à la Terre de rendre le chaos inopérant en instaurant l’ordre. Ce qui ne va pas de soi. Ainsi, dans les textes fondateurs de notre civilisation, l’Iliade et l’Odyssée, l’ordre est bouleversé quand Pâris enlève Hélène. Une femme de roi ne peut être culbutée comme une vulgaire paysanne, il y a donc chaos. Or, ce dernier n’est  jugulé que par un autre chaos qui le neutralise, un peu comme le feu éteint la fournaise. L’ordre est donc rétabli par ce chaos qu’est la guerre.
De même pour le sang qui n’est rédimé que par le sang. Justification de la peine de mort.
L’univers tout entier et notre vie personnelle sont un effort incessant pour que l’ordre persiste malgré l’attrait de céder au chaos. Le nihilisme est précisément le culte rendu à ce dernier.
Tout cela suppose une tension de chaque instant et la volonté de ne pas céder à la tentation de « négocier » le chaos. Ce dernier ne fait pas de concession. Il n’y a pas de chaos partiel et encore moins acceptable. Le chaos ne transige pas, il est d’une pièce et ne s’offre pas au détail.
L’hédonisme promu art suprême, l’individualisme comme norme, l’éclectisme au pinacle, le relativisme en religion font que nous ne reconnaissons plus l’ordre du chaos. En clair : nous ne savons plus ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. Pire, nous nous forgeons une morale personnelle : est bon ce qui est bon pour moi.
Dans ces conditions, pourquoi partir en guerre contre le mal qui n’est, dans cette optique, que relatif ? Comment vaincre un ennemi qui pense à rebours de notre pensée dominante ?
Les peuples dégénérés, ceux qui disparaissent sans combat, étaient de la même veine que celle qui nous voit nous agiter aujourd’hui comme des insectes renversés sur le dos.
Nous avons été conduits par de mauvais prophètes dans des marécages meurtriers, des bateleurs perfides nous ont engourdis l’esprit. Nous n’avons qu’à nous en prendre à nous-mêmes.
Et réagir.
Aux âmes pures, point de vain combat.

La nature n’est (vraiment pas) écolo

Vous la voyez, cette petite vallée entourée de collines douces et boisées ? Au milieu coule une rivière. Elle est pas belle, la nature ? Sauf que ce paysage n’est pas naturel, il a été fait de main d’hommes. Eh oui, nos ancêtres ont compris que pour chasser le gibier, autant déboiser une partie des bois longeant la rivière. Alors ils ont brûlé les arbres et, dans cet espace dégagé, ont attendu leurs proies.
Les mammouths de jadis tenez, ce sont les cueilleurs-chasseurs de la préhistoire qui les ont exterminés et jusqu’au dernier, s’il vous plaît. Fabuleux, non ? Ils ont fait pareil pour le lion géant des Amériques et l’autruche psychopathe d’Afrique. L’homme doit s’imposer face a une nature qui lui est hostile. La nature n’a rien d’harmonieux, encore moins d’idyllique, elle est le lieu de toutes les tensions, de tous les conflits. Les végétaux ne sont pas que de belles fleurs qui sentent bon, mais des organismes qui étoufferaient volontiers leur voisin s’ils le pouvaient et ils ne s’en privent pas. La forêt d’Amazonie pue la mort et la décomposition, allez sur place vous régaler de ses fragrances naturelles.
Finissez-en avec ce mythe qui veut que la nature soit bonne, généreuse et altruiste ; elle est à l’image de l’homme, un truc déchu. Et cessez donc de croire à ses faux-prophètes qui vous bassinent toute la journée avec ces histoires de changement climatique et autres horreurs apocalyptiques tout simplement parce qu’il fait chaud en été et pas assez froid en hiver. Et puis, c’est quoi cette culpabilisation de l’homme dans ce pseudo réchauffement climatique ? Sur Mars, Venus, Pluton etc, des astronomes ont détecté des augmentations de la température. Or, à part Mars et ses petits hommes verts, il n’y a pas d’activité quelconque sur ces planètes, alors pourquoi l’homme sur Terre serait-il coupable de quoi que ce soit , on peut se poser la question, non ?
Le temps, ce n’est pas obligatoirement un hiver froid et un été chaud, cela est convention de l’homme, le temps c’est … ben, on ne sait pas quoi au juste et les météorologistes les premiers. L’homme étant éminemment orgueilleux, il ne peut supporter de ne pas savoir, alors il théorise et impose ses billevesées. Si vous souhaitez que l’homme vive « en harmonie avec la nature », ce dernier périra à coup sûr. Car la nature ne fera pas une place pour lui. C’est à l’homme de s’imposer, pas aux chimpanzés et autres casoars de Nouvelle-Guinée. Et si l’homme, demain, perd l’envie et le courage d’imposer sa présence, eh bien s’en sera fini. Pas grave, après l’humain viendra le surhumain.
« L’homme est quelque chose qui doit être dépassé » (Nietzsche).

Les cent jours de Macron

Marlène Schiappa est à New-York à la tête d’une délégation quelconque, elle a été invitée par la chaîne CNN à commenter son passage chez Playboy et s’en réjouissait. Seulement voilà, madame la première ministre qui n’a pas apprécié l’exhibition de sa ministricule sur les pages glacées du magazine lui a interdit de participer à cette émission télévisée, elle est donc priée de présider sa délégation, d’en faire semblant, mais de ne pas parler d’elle ! Dont acte.
Emmanuel Macron a soliloqué ce lundi soir. Après, sans doute content de lui, le voilà qu’il sort faire un tour avec sa femme (et une pléiade de gardes du corps). Attablés à une terrasse il reconnaît les membres d’un chœur de chants régionaux pyrénéens. L’occasion faisant le larron, il leur propose ex abrupto d’entonner une petite chanson bien de chez eux. Et ce beau monde s’exécute devant un président ravi. A quelques centaines de mètres de là, des centaines de manifestants brûlent les poubelles, crient leur colère et se font charger par la police. Macron, lui, est extatique. Un journaliste bien inspiré a parlé d’épisode « néronesque ». Bien vu !
De Néron à Napoléon, il n’y a que quelques pages à tourner. Voilà que M. Macron donne à son bon peuple rendez-vous dans « cent jours » pour faire le point. Comme il a découvert au bout de six ans que la France est hyper endettée, privée de sécurité, sans service de santé digne de ce nom, aux prises avec une immigration incontrôlée et une éducation nationale à la traîne, il nous promet que d’ici là on verra ce qu’on verra.
Ce qu’on a d’abord retenu, c’est l’étrange référence aux « cent jours » de Napoléon qui de la fuite d’Elbe, est battu à Waterloo et contraint à l’abdication. Parti comme c’est parti et vu le niveau exceptionnel de détestation qu’il suscite, le président de la république risque fort d’être sans voix le jour de l’échéance. Les syndicats, unis comme jamais, ne le lâcheront pas, le bon peuple est fatigué des grimaces de cet enfant gâté qui le saoule de paroles vides de sens. Que fera-t-il dans cent jours ? Démissionner, proposer un referendum, dissoudre l’Assemblée ? Gageons qu’il ne fera rien sinon aligner, une fois de plus, les phrases et déplorer que ce peuple si réfractaire à son génie ne comprenne rien aux circonvolutions de sa pensée !
Qu’il se méfie cependant, ce peuple n’est pas « rien », comme il se l’imagine, il a derrière lui une tradition de révoltes et jacqueries qui ne date pas de 1789, mais de bien avant. Les Rois, si absolutistes paraît-il, se gardaient bien de provoquer leurs chatouilleux sujets. Il est vrai qu’ils savaient régner et avaient de l’éducation, eux !



Dan Simmons et ses redoutables I.A

Si vous aimez la SF et ne connaissez pas Dan Simmons, vous êtes impardonnable. Alors, faites-vous discret, lisez en catimini ce qui suit et précipitez-vous chez votre libraire (qui peut-être Amazon, il n’y a pas de honte à cela).
Dans Simmons, né en 1948, est sans conteste le champion de l’imaginaire qu’il illustre dans ses romans à série dont la plus célèbre est la tetrade : Hyperion, La chute d’Hyperion, Endymion, l’Eveil d’Endymion. Nous n’allons pas dans ce court billet résumer l’histoire complexe, haute en couleurs et à rebondissements inimaginables pour les profanes que nous sommes, mais plutôt souligner l’actualité du thème que l’auteur développe, à savoir la coexistence entre les humains et les Intelligences Artificielles (les majuscules s’imposent déjà, ne pensez-vous pas?). Nous avons donc interrogé ChatGpt et lui avons demandée ce qu’elle pensait de Dan Simmons et ses IA ? L’IA nous a très finement répondu : En tant qu’intelligence artificielle, je n’ai pas de préférences personnelles ni d’opinions subjectives sur les écrivains ou les œuvres littéraires. Ce qui, vous en conviendrez, est une position propre à rassurer ceux qui se posent des questions sur le futur de nos relations avec ces étranges machines qui pensent. Chez Dan Simmons, les IA, non contentes de s’être rendues indispensables aux humains, au point de constituer un groupe en soi qui a sa personnalité propre, songent très sérieusement à prendre le pouvoir absolu et, pourquoi pas ? en finir avec des humains qui ne leur sont plus nécessaires. D’aucunes, parmi ces IA, travaillent à l’avènement d’une Intelligence Ultime qui ne serait rien d’autre que le « Dieu à Venir » mettant fin au règne des dieux des hommes. Ces derniers collaborent très activement avec le « Centre » (lieu virtuel qui héberge l’ensemble des IA) car sans cette collaboration, leur autonomie dans l’univers est gravement menacé. A terme, une vassalisation totale aux IA menace l’espèce humaine qui, sur ces entrefaites, a entamé une mutation paradoxale qui, létale pour sa nature, lui confère quand-même l’immortalité.
Mais une minorité d’hommes et de femmes n’a pas dit son dernier mot et, comme il fallait s’y attendre, voici que surgit de son sein une Envoyée, appelée « Celle qui Enseigne » qui, malgré les épouvantables dangers qui la guettent, elle et ses fidèles, va mettre fin à l’emprise des IA. Qu’elle soit issue d’une mère humaine et d’un père cybride de John Keats (poète anglais, 1795 – 1821) entretient le flou que l’auteur cultive dans toute la série consacrée à cette lutte entre les hommes (parfois plus tout-à-fait humains) et des intelligences autonomes et dévoyées.
Aujourd’hui nous vivons les premiers balbutiements de ces intelligences que nos savants ont, avec tant de bonheur, concoctées dans leurs algorithmes et laboratoires. Certains, et non des moindres, nous pensons aux récentes déclarations de Elon Musk entre autre, nous mettent déjà en garde contre une utilisation enthousiaste et par trop candide de ces machines qui réfléchissent et rédigent à notre place. Nous avons demandé son avis à notre correspondante chez ChatGpt. Elle a répondu qu’elle n’avait pas d’opinion à ce sujet et qu’elle était entièrement à notre disposition pour répondre à d’autres questions.
Pas folle la guêpe !

Macron, hypocrite et violent ?

Il est allé en Afrique et il a fait flop. En Chine, c’était pas vraiment la fête. La présidente de la commission dite européenne le chaperonnait, elle avait prononcé quelques jours auparavant un discours carrément anti-chinois, menaçant la Chine de représailles commerciales, l’accusant de violer les droits de l’homme chez les Ouïghours et patati et patata. C’était la dernière personnalité à embarquer pour pareil voyage. Il l’a fait et ne doit pas se plaindre si l’accueil fut plutôt réservé voire franchement glacial. La présidente Ursula dût quitter le mays comme une touriste lambda, présenter son passeport et passer les contrôle de sécurité. Humiliée, a titré la presse.
Et le voilà chez les Bataves et cela ne va pas mieux. Chahuté alors qu’il présentait son speech sur l’Europe, sa souveraineté etc … traité de violent et d’hypocrite. Ce type ne peut plus se présenter in vivo sans que d’aucuns ne veulent lui cracher au visage. Il va faire quoi le 29 avril quand se jouera la finale de la coupe de France de foot ? Normalement le président de la république est présent, osera-t-il se montrer face à 60,000 supporters qui ne lui sont pas acquis d’avance ?
Et pourtant, il louvoie, le bougre. En Chine, il s’aligne sur la position de Pékin sur Taiwan : cette île est chinoise, point ! Mieux, il dit que l’Europe devrait échapper aux blocs et inaugurer une politique qui lui soit propre. Ursula a fait un rapport sur ce grave pas de côté. Il voulait que l’Empereur chinois suive son conseil et soit un médiateur dans le conflit russo-ukrainien. Mais ce dernier sait où sont ses intérêts et il n’a rien dit ce qui, dans sa langue, signifie non.
En Afrique après avoir fait la leçon aux dirigeants qui l’ont reçu, il a sorti le carnet de chèques : quatorze milliards pour une ceinture verte africaine, trois-cent-cinquante millions d’euros pour le Rwanda, un milliard d’euros pour le tgv marocain (et le Roi du Maroc qui précise que les relations entre la Cour et le président sont mauvaises!), trois milliards par an d’aide au développement africain etc … Si vous vous demandez où passe votre argent et pourquoi la France, sous son règne, accuse une dette publique de trois mille milliards d’euros, voici l’explication.
Que chez lui ce soit la chienlit, un peuple mécontent, méprisé, des villes en ébullition, un parlement contourné et des journalistes muselés, il s’en fiche, cet enfant est un prince qui casse ses jouets si tel est son bon plaisir.
Malheur a la ville dont le prince est un enfant. (l’Ecclésiaste)

Schiappa virginale sur Playboy

Ils ne savent plus quoi inventer ! Déjà que le patron se pavane devant les tout jeunes lecteurs de Pif magazine, voici que sa ministricule, Marlène Schiappa, accorde une longue interview à Playboy. Soyez rassurés, elle n’y apparaît pas nue comme un ver, mais vêtue d’une longue robe d’un blanc immaculé, virginale, écririons-nous, si cette épithète ne choquait l‘athéisme militant de la fille d’un ponte de l’union rationaliste.
Playboy, vous ne pouvez le nier, est un magazine qui gagne des sous en publiant des photos de filles nues, à savoir des cuisses, des seins et des vulves. Pas de quoi effaroucher madame Schiappa qui in illo tempore publia sous un pseudonyme des romans pornographiques (comme le très célèbre : Les filles bien n’avalent pas). Mais, choisir Playboy pour promouvoir la cause des femmes, étendue langoureusement sur un canapé, est- ce vraiment le meilleur vecteur ? Cette question, madame Schiappa ne se la pose pas, elle sait qu’elle fera parler d’elle, c’est toujours ça, elle dira qu’elle aime « casser les lignes » comme ils disent dans son milieu. Le président chez Pif (magazine communiste), Schiappa chez Playboy, what else ? Les femmes apprécieront, elles sont instrumentalisées par Playboy et consorts, voici que Schiappa y va de sa partition.
Le pire ennemi de la femme, c’est l’autre femme !

Illustration : LeRoy Neiman