
Du 13 au 15 février1945, « dans le but de terroriser la population civile », ainsi qu’il est écrit (en anglais) dans les préambules du bombardement, la ville de Dresde a été foudroyée par sept mille tonnes de bombes incendiaires qui firent entre cent-trente-cinq et deux-cent-cinquante mille victimes, des civils dans leur grande majorité. Aux yeux de la Convention de Genève, pareil préambule est constitutif d’un crime de guerre. Dénoncé, certes, mais jamais jugé !
Le devoir de mémoire, c’est aussi rappeler le sort effroyable réservé à l’Allemagne vaincue par des alliés ivres de leur victoire. C’est avoir une pensée pour les quatorze millions d’Allemands qui, en 1945, furent expulsés des Sudètes, de Poméranie, de Courlande, de Hongrie et de Roumanie, terres sur lesquelles les pères de leurs grands-pères étaient nés. C’est dénoncer le crime du général Eisenhower qui, sur les rives du Rhin, laissa mourir de faim des milliers de prisonniers allemands.
Les crimes de guerre des alliés demeurèrent dans, leur immense majorité, impunis. Staline donna lui-même l’ordre à ses commissaires politiques aux armées de ne pas refréner l’ardeur de ses soldats à violer toutes les femmes allemandes (et pas seulement) qu’ils croisaient sur leur chemin. Quant au pillage systématique de l’industrie allemande, les Soviétiques en firent leur spécialité. Mais pas seulement en Allemagne. Averti que les Anglais se préparaient à bombarder le complexe industriel de Auschwitz-Treblinka, Staline demanda à Churchill d’y renoncer. Il voulait récupérer intactes les usines dans lesquelles travaillaient les déportés, les démanteler et les installer en Union Soviétique. Ce que Churchill accepta et tant pis pour les déportés.
La deuxième guerre mondiale fut déclenchée à l’initiative de la France et de la Grande-Bretagne. Les Sudètes, terres allemandes en Tchécoslovaquie, restent aujourd’hui encore quasiment vierges d’habitants. La Poméranie allemande, devenue polonaise, est à peine peuplée. Et ne parlons pas de l’exil forcé des élites allemandes de Roumanie et de Hongrie qui laissèrent derrière elles un désert scientifique et culturel.
Il serait sans doute temps de rétablir quelques vérités historiques.
Et d’avoir une pensée pour ces hommes, ces femmes, vieillards et enfants victimes de la folie meurtrière de leurs semblables.